Mission : Impossible – Fallout

mv5bnjrlzmm0odkty2rjns00zddjlwjhzgytndljnwzkmgm5mtg0xkeyxkfqcgdeqxvynjawmji5mdk-_v1_sy1000_cr006391000_al_Film d’action américain (2018) de Christopher McQuarrie, avec Tom Cruise, Henry Cavill, Rebecca Ferguson, Simon Pegg, Ving Rhames, Sean Harris, Vanessa Kirby, Michelle Monaghan, Angela Bassett et Alec Baldwin – 2h27

Ayant échoué à ravir un stock de plutonium à un groupe terroriste baptisé les Apôtres, Ethan Hunt et son équipe, sous tutelle de la CIA, partent à Paris pour rattraper leur bévue. Mais pour remettre la main sur le plutonium, ils doivent organiser l’évasion du terrible Solomon Lane…

Depuis plus de vingt ans maintenant, Tom Cruise rythme sa carrière avec les sorties des épisodes de Mission : Impossible. Une saga qui lui a sauvé la mise plus d’une fois (et il pourrait en avoir besoin après avoir écopé du Razzie du pire acteur dans La Momie) et, l’acteur étant consciencieux, s’avère aussi être l’une des plus passionnantes des dernières décennies hollywoodiennes. En particulier parce qu’à chaque opus son réalisateur, permettant même au pire épisode d’avoir au moins une forte identité (la preuve avec Mission : Impossible 2 portant la griffe de John Woo). Une coutume qui s’interrompt cependant avec ce Fallout sur lequel a été reconduit Christopher McQuarrie après son Rogue Nation de grande classe. Et avec un auteur identique, on se retrouve avec un sixième épisode qui suit plus ou moins directement le précédent, mais qui montre aussi un certain essoufflement pour la première fois dans la série.

Le titre Fallout (« retombées » en français) est ironiquement bien choisi pour un épisode qui se prend de plein fouet tout ce qui a été accumulé avant lui. Ainsi, dans le scénario faiblard de McQuarrie (on est encore à courir après du plutonium), on tente péniblement de boucler des pistes narratives ouvertes dans le troisième épisode, imposant un esprit sériel qui sied guère à une saga brillant précisément par son renouvellement. En voulant rattacher les wagons entre eux, Fallout sombre fatalement dans les redondances et le retour de personnages gênants. Solomon Lane et Ilsa Faust perdent un peu de leur superbe, et le personnage de Michelle Monaghan ramène avec elle l’amour impossible de Hunt peu crédible, ou en tous cas beaucoup moins convaincant que sa brève évocation en épilogue de Protocole fantôme. Entre la résurgence d’éléments dispensables et une intrigue prévisible, Fallout avance maladroitement, ne trouve jamais son rythme (un comble après la redoutable efficacité des trois films précédents) et rejoint ces nombreux blockbusters incapables de justifier leur métrage de plus de deux heures.

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Ilsa Faust (Rebecca Ferguson) et Ethan Hunt (Tom Cruise) formeraient un beau couple d’espions si monsieur ne préférait pas draguer des infirmières…

Ajoutons à cela une photo crépusculaire forcée, jurant avec l’élégance de Rogue Nation, et il ne reste guère plus que les scènes d’action pour sauver Fallout. Et après toute la promo insistant sur Tom Cruise faisant ses cascades lui-même, couplée à tout le tintouin provoqué par l’escapade parisienne de la production, il faut bien avouer qu’à ce niveau on en a pour son argent. La partie parisienne renferme les meilleures séquences du film, entre chute libre cataclysmique, folle poursuite en moto, baston homérique dans les chiottes et scène d’exfiltration digne d’un Michael Mann (qui serait un candidat idéal à la réalisation d’un Mission : Impossible, soit dit en passant). Une petite heure dans la capitale qui retrouve le meilleur niveau de la formule de la série, alors qu’il reste à ce ouf malade de Tom à courir sur les toits de Londres et à piloter n’importe comment un hélicoptère au-dessus du Cachemire ! Si Fallout est donc en-dessous de ce qu’a pu offrir Mission : Impossible par le passé (et même du 2 si on considère l’anonymat de sa mise en scène), il reste néanmoins fidèle à l’idéal de grand spectacle auquel s’accroche encore Cruise. Rien que pour ça – et tant que ça durera – on vous invite donc à accepter la mission à votre tour…

BASTIEN MARIE


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