Marie-Francine

307001Comédie française (2017) de Valérie Lemercier, avec Valérie Lemercier, Patrick Timsit, Hélène Vincent, Philippe Laudenbach et Denis Podalydès – 1h35

A 50 ans, quittée par son mari qui lui préfère une trentenaire et virée de son travail dans la recherche biologique, Marie-Francine n’a plus d’autres choix que de retourner vivre chez ses parents. Ils lui trouvent une boutique de cigarettes électroniques, où elle rencontre Miguel, un cuistot de son âge qui vit lui aussi chez ses parents…

Après un très bon début de carrière de réalisatrice avec Le Derrière (1999) et Palais royal (2005), Valérie Lemercier avait été égratignée par la critique avec son dernier film 100% Cachemire (2013). Quatre ans plus tard, elle sort Marie-Francine à la fin d’un mois de mai au joli climat mais à l’actualité ciné maussade. S’intéressant à l’infantilisation d’une société dans laquelle des quinquagénaires peuvent se retrouver à vivre chez leurs parents, Valérie Lemercier signe une mignonne comédie romantique.

Plaçant Marie-Francine dans un air du temps cher à la comédie française, Valérie Lemercier ne se soumet cependant pas à une sociologie de comptoir et retrouve son ton insolite et une légèreté bienvenue pour un résultat forcément plus probant qu’un Retour chez ma mère. Là où le premier franchouillard venu se serait satisfait de simples gags vaudevillesques avec les parents infantilisants (et auxquels Lemercier n’échappe pas mais en le faisant de toute façon beaucoup mieux que la concurrence), l’actrice et réalisatrice élargit le propos sur tous ses personnages, tous puérils à divers degrés, et avec quelques bonnes idées scénaristiques, comme celle de faire coïncider l’action du film avec les stages de troisième, laissant ainsi les gosses envahir le milieu professionnel. Ici, la simplicité ne devient donc pas facilité, et elle sait encore nous amuser avec des films élégants.

MARIE FRANCINE
A 50 ans, Miguel (Patrick Timsit) et Marie-Francine (Valérie Lemercier) s’amourachent encore comme des adolescents.

Le plus touchant dans Marie-Francine est la rencontre de l’héroïne avec Miguel alors qu’au bout du rouleau, elle s’allume une clope dans sa boutique de cigarettes électroniques – la crise de nerfs, ou burn-out comme on devrait dire aujourd’hui, n’a donc pas à être hystérique pour être drôle, nous rappelle-t-elle au passage. Dès lors, les deux personnages vont filer leur amour comme des adolescents de cinquante ans. Lemercier forme un joli couple avec Patrick Timsit, monocorde mais tout de même attachant, et leur régression infantilisante devient alors un signe de nouveau départ. Leur retour chez leurs parents a aussi été un retour à l’insouciance donc, à l’image de ce film sympathique. Après l’excellent Problemosle pas mal Marie-Francine est donc la seconde bonne comédie française à égayer ce mois de mai (et sans doute l’année toute entière) et ça, c’est pas du luxe.

BASTIEN MARIE


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